La conférence annuelle de l’American Diabetes Association fournit des mises à jour sur les développements passionnants de la recherche sur le diabète de type 1

Annual American Diabetes Association Conference

Les 83e Scientific Sessions de l’American Diabetes Assocation se sont tenus du 23 au 26 juin. Cette conférence annuelle rassemble des chercheurs et des scientifiques pour présenter et s’informer sur les dernières recherches et percées technologiques dans le domaine du diabète de type 1. Plusieurs des présentateurs sont financés par JDRF International, la filiale de FRDJ Canada aux États-Unis.

Des chercheurs financés par FRDJ ont présenté les résultats d’une nouvelle étude qui améliorera les conditions de vie pour les personnes atteintes de diabète (DT1). Notre conseillère scientifique en chef, la Dre Sarah Linklater, était présente, ainsi que de nombreux chercheurs canadiens que les donateurs de FRDJ aident généreusement à financer par l’entremise de la Campagne pour accélérer de 100 millions $. Un programme impressionnant a été offert, incluant des essais cliniques révolutionnaires et des études de recherche significatives qui ouvrent la voie à de nouveaux traitements et technologies pour le DT1.

Vous pouvez consulter toutes les présentations orales et les affiches sur le site Web du Diabetes Journal

Mises à jour sur la recherche axée sur la guérison :
  • Trevor Reichman, M.D., Ph.D., a présenté une mise à jour de l’essai clinique de Vertex visant à tester le VX-880, une thérapie de remplacement dérivée de cellules souches pour le diabète (Université de Toronto). Les données de six participants ont été présentées, et les deux participants qui ont achevé plus d’un an de suivi n’ont plus besoin de s’administrer de l’insuline par injections ou par pompe et ont dépassé le temps dans la cible recommandé pour la glycémie. L’essai clinique de phase I/II du VX-880 de Vertex a été rendu possible grâce aux années de recherche de Doug Melton financées par FRDJ et à un investissement catalyseur du Fonds DT1 dans Semma Therapeutics, une entreprise de biotechnologie fondée par Melton pour développer une thérapie d’îlots de Langerhans dérivés de cellules souches pour le DT1, qui a été acquise par Vertex Pharmaceuticals en 2019.
  • Vertex recrute actuellement des patients à Edmonton pour sa thérapie VX-264. Ce traitement utilisera la même thérapie cellulaire que le VX-880 mais encapsulera les cellules dans un dispositif conçu pour protéger les cellules du système immunitaire du corps, ce qui signifie que l’immunosuppression ne devrait pas être nécessaire. 
  • Dans le cadre de la phase 1/2 de l’essai clinique en cours de Sernova sur son Cell Pouch System™ – un nouveau dispositif médical implantable et évolutif qui forme un environnement naturel dans le corps pour l’hébergement, la survie à long terme et la fonction des cellules thérapeutiques – les cinq premiers patients ayant reçu les transplantations d’îlots de donneurs encapsulés ont atteint l’insulino-indépendance pour des périodes continues allant de six à 38 mois. Sernova est une société canadienne de biotechnologie dont le siège se trouve à London, en Ontario. 
  • Le Dr Harald Stover, PDG d’Allarta Life Sciences Inc (Hamilton, Ontario), a présenté une mise à jour de ses travaux sur la microencapsulation d’hydrogel pour la thérapie immunoprotectrice de remplacement d’îlots de Langerhans. 
  • Les cliniciens et scientifiques de l’Université de l’Alberta ont présenté un suivi de 20 ans de la fonction rénale après une transplantation d’îlots de Langerhans avec immunosuppression du corps entier. Cela met en évidence l’importance de régimes d’immunosuppression efficaces et adaptés, et l’objectif ultime de réduire ou d’éliminer le besoin d’immunosuppression dans le cadre d’une transplantation.
  • La Dre Cristina Nostro, dont les travaux sont étroitement liés et complémentaires à ces essais cliniques, a fait part de son enthousiasme pour la recherche sur les cellules souches, résumant les sessions de la journée en ces termes : « Au cours des 20 dernières années, nous avons appris à différencier ces cellules, et maintenant nous les utilisons en clinique et elles nous donnent les résultats que nous voulons. L’avenir est prometteur. Je suis très enthousiaste et j’espère que vous l’êtes aussi. »
Mises à jour sur les thérapies modificatrices de la maladie
  • Les chercheurs financés par FRDJ, Halis Akturk, M.D., Martin Thelin, M.D., Ph.D., et Edwin Liu, M.D., ont fait une présentation sur la relation entre le DT1 et d’autres maladies, soulignant comment d’autres maladies peuvent être une ressource pour mieux comprendre et gérer le DT1.
  • L’évaluation d’une thérapie modificatrice de la maladie susceptible de retarder ou de prévenir la maladie a été présentée par Farooq Syed, Ph.D., lauréat d’une bourse de développement de carrière de FRDJ.
 Mises à jour sur l’amélioration des vies :
  • Les chercheurs et les entreprises présents à la conférence ont également fait état de mises à jour passionnantes concernant les dispositifs de traitement du diabète, qui sont désormais plus petits, mieux coordonnés et plus automatisés, tout en améliorant le contrôle de la glycémie et en allégeant le fardeau de la prise en charge du diabète. 
  • L’équipe du projet BETTER au Québec, dirigée par les docteurs Anne-Sophie Brazeau et Rémi Rhabasa-Lhoret, ont présenté de nombreux résultats de recherche, notamment de l’information sur les caractéristiques cliniques du LADA (diabète auto-immun latent de l’adulte), une comparaison entre les systèmes automatisés d’administration d’insuline bricolés et commercialisés, l’utilisation de glucose par voie orale à des seuils plus élevés pour prévenir l’hypoglycémie légère, l’ajout de glucagon à l’administration d’insuline pour réduire l’hypoglycémie postprandiale, et une comparaison entre l’administration de glucagon par voie injectable et intranasale.
  • Un essai clinique aléatoire, présenté par Schafer Boeder, M.D., bénéficiaire d’une subvention de FRDJ, a démontré qu’un médicament qui aide à réduire la glycémie (SGLT) combiné à un traitement des récepteurs du glucagon améliorait le contrôle de la glycémie et réduisait la dose d’insuline, et qu’il n’y avait pas d’acidocétose diabétique, un risque associé à la prise d’un unique traitement SGLT pour le DT1.
  • Zucara Therapeutics (une entreprise de Toronto soutenue par FRDJ) a présenté les résultats positifs de son essai de phase 1 sur le ZT-01, une nouvelle thérapie visant à prévenir l’hypoglycémie. Suite au succès de la phase 1, Zucara a récemment entamé des essais cliniques de phase 2 afin d’évaluer l’efficacité du ZT-01 pour prévenir l’hypoglycémie nocturne.
  • La Dre Tricia Tang a présidé une séance consacrée à la recherche et aux initiatives portant sur les aspects psychosociaux du DT1. La Dre Tang a également indiqué dans son intervention que, grâce à son essai en cours de l’application de soutien entre pairs T1DReachout, elle a appris que les individus ont besoin d’un soutien entre pairs qui soit basé sur le choix, personnalisable et « juste à temps », ce qui signifie que le soutien entre pairs fournit une bouée de sauvetage émotionnelle au moment où les gens en ont le plus besoin.
Mises à jour dans le domaine du dépistage
  • De nombreux succès en matière de dépistage du DT1 ont été présentés à l’ADA, notamment un symposium dirigé par FRDJ sur l’identification et la prévention du DT1.  Ces succès contribueront à informer le Consortium de recherche sur le dépistage des IRSC et de FRDJ, dont la création a été annoncée le 10 juillet. Le consortium étudiera les meilleurs moyens de mettre en œuvre un programme de dépistage universel à l’échelle du Canada, intégré au système de santé canadien.

Pour en savoir plus sur les sessions, vous pouvez consulter les résumés des journées 1, 2 et 3 de la conférence.  

CanScreenT1D : Annonce d’un consortium de recherche sur le dépistage au Canada

FRDJ Canada, en collaboration avec les IRSC, est ravie d’annoncer les lauréats du Consortium de recherche IRSC-FRDJ sur le dépistage du diabète de type 1. Cette subvention de 12 millions de dollars permettra de mettre en place un réseau de recherche unique coordonné au niveau national afin d’explorer les principales questions de recherche concernant la faisabilité et l’acceptabilité du dépistage du DT1 au stade précoce au sein de la population générale au Canada. Le consortium s’appuiera sur l’expérience d’autres pays ayant mis en place des programmes de dépistage du DT1, notamment les États-Unis, le Royaume-Uni, Israël, l’Australie et plusieurs pays européens.   

La plupart des études de dépistage du DT1 se sont concentrées uniquement sur les membres de la famille, qui présentent un risque plus élevé de DT1 que la population générale. Cependant, comme 90 % des personnes avec un diagnostic de DT1 n’ont pas d’antécédents familiaux, le dépistage familial ne permet pas d’identifier la plupart des personnes qui développent le DT1. Cette nouvelle opportunité de financement vise à combler cette lacune et contribuera à définir des approches pour l’identification des Canadiens atteints de DT1 au stade précoce qui pourraient bénéficier d’une éducation, d’un suivi et, à l’avenir, de thérapies qui pourraient retarder ou même prévenir la nécessité de l’insulinothérapie.  De plus, elle aidera à faire avancer la recherche sur les thérapies modificatrices de la maladie potentielles qui pourraient être appliquées lorsqu’une personne est identifiée comme présentant un risque élevé et qui pourraient retarder ou prévenir la nécessité de l’insulinothérapie. 

FRDJ a le plaisir d’annoncer que la Dre Diane Wherrett (Toronto, Ontario) dirigera CanScreenT1D, c’est-à-dire l’équipe du Consortium de recherche sur le dépistage du DT1 à l’échelle du Canada.  

La Dre Wherrett est médecin membre du personnel de la division d’endocrinologie du département de pédiatrie à The Hospital for Sick Children (SickKids) et professeure à l’université de Toronto. Elle est directrice du Centre canadien de T1D TrialNet (un réseau de recherche international qui effectue le dépistage chez les membres de la famille de personnes atteintes de DT1 et qui mène des essais cliniques sur des thérapies de prévention). Le nouveau consortium canadien est composé de plus de 30 membres, dont des chercheurs universitaires et cliniciens, des endocrinologues, des personnes ayant une expérience vécue du DT1 et des utilisateurs de connaissances, notamment une infirmière spécialisée dans le diabète, un conseiller en génétique et un représentant du ministère de la Santé. L’acceptabilité du dépistage du DT1 dans les communautés autochtones sera étudiée, sous la direction de Sasha Delorme du Cercle des patients autochtones d’Action contre le diabète Canada et de personnes autochtones ayant une expérience vécue du diabète.  

Les chefs d’équipe de CanScreenT1D sont : 

  • Dr Pranesh Chakraborty, Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario (CHEO) 
  • Dre Robin Hayeems, SickKids 
  • Dre Monika Kastner, Université de Toronto 
  • Dre Audrey L’Espérance, École nationale d’administration publique 
  • Dre Despoina Manousaki, Hôpital Sainte Justine 
  • Dr Ashish Marwaha, Institut de recherche de l’hôpital pour enfants de l’Alberta 
  • Dr Jon McGavock, Institut de recherche de l’hôpital pour enfants du Manitoba 
  • Dr Peter Senior, Université de l’Alberta 
  • Dr Albert Tsui, Université de l’Alberta 
  • Dr Bruce Verchere, Institut de recherche de l’hôpital pour enfants de la Colombie-Britannique 
  • Dre Holly Witteman, Université Laval
  • Conrad Pow, Hôpital général de North York, d’Action contre le diabète Canada
  • Sasha Delorme, d’Action contre le diabète Canada

CanScreenT1D étudiera différentes approches de dépistage, ainsi que l’efficacité de l’éducation et du suivi des personnes atteintes de DT1 au stade précoce. CanScreenT1D explorera la manière dont le dépistage du DT1 au stade précoce dans la population générale pourrait être effectué dans les systèmes de soins de santé canadiens, et mènera des études pilotes sur les approches afin d’éclairer la mise en œuvre future dans l’ensemble du Canada.  

FRDJ travaillera en étroite collaboration avec le Consortium de recherche sur le dépistage pour s’assurer que toutes les possibilités de participation du public à la consultation sur la recherche ou à l’engagement des patients sont distribuées à notre communauté.  Le programme pilote de dépistage devrait débuter à l’automne 2024.  

L’importance du dépistage

Le dépistage dans la population générale permet d’identifier les personnes atteintes de DT1 à un stade précoce et pré-symptomatique. Le Canada affiche l’un des taux de croissance les plus rapides au monde en matière de diagnostic du DT1, et nous ne savons pas pourquoi. 

« Grâce à notre équipe de chercheurs et de patients partenaires à travers le Canada, nous sommes en train de créer un programme pilote de dépistage pour aider à identifier les enfants à risque de diabète de type 1, en accord avec les valeurs et les préférences des Canadiennes et des Canadiens. Grâce à un diagnostic plus précoce et aux liens avec les initiatives de recherche en cours, nous pouvons espérer prévenir les complications graves au moment du diagnostic et améliorer l’accès aux traitements susceptibles de retarder ou de prévenir le diabète de type 1. »   – Dre Wherrett 

Les recherches financées par FRDJ ont précédemment découvert que la présence de deux marqueurs spécifiques et plus, indicatifs d’une réponse auto-immune au pancréas – des auto-anticorps – signale une probabilité de presque 100 % qu’une personne développe le DT1 au cours de sa vie. Le dépistage est également l’occasion d’instruire les personnes ayant la maladie au stade précoce sur les signes et les symptômes de DT1 et de fournir un suivi afin de prévenir l’acidocétose diabétique, une complication grave, au moment du diagnostic. Avec l’approbation par la FDA du Tzield, la première thérapie modificatrice de la maladie, pour les personnes atteintes de la maladie à un stade précoce, le dépistage offre la possibilité de retarder le diagnostic du DT1 et de faire avancer la recherche sur d’autres thérapies modificatrices de la maladie.   

Le savoir médical dominant était que le DT1 se développe rapidement avec l’apparition soudaine de symptômes dont la soif, la faim, un besoin plus fréquent d’uriner, une perte de poids et la fatigue. Grâce aux progrès du dépistage et à une meilleure compréhension du système immunitaire humain, nous savons aujourd’hui que le DT1 n’apparaît pas soudainement, mais que le processus de la maladie commence généralement bien avant que l’insuline ne soit nécessaire.  

Lorsque le système immunitaire commence à attaquer les cellules productrices d’insuline dans le pancréas, nous pouvons détecter des marqueurs dans le sang (auto-anticorps), lesquels indiquent qu’une personne présente un risque plus élevé de développer la maladie. Cela s’explique par le fait que la maladie est asymptomatique ou silencieuse avant.  

Le DT1 se manifeste en trois stades :  

Le DT1 se manifeste en trois stades

Puisque la plupart des gens n’ont pas d’antécédents familiaux de DT1, les symptômes et le diagnostic semblent souvent venir de nulle part. Dans 25 % à 45 % des diagnostics chez les enfants au Canada, ce diagnostic inattendu est accompagné d’une acidocétose diabétique, une grave complication potentiellement mortelle si elle n’est pas traitée promptement. Une partie importante du programme de dépistage consistera à assurer le suivi des personnes dont le dépistage des auto-anticorps du DT1 est positif, afin de réduire le risque d’acidocétose diabétique potentiellement mortelle au moment du diagnostic et de complications graves et d’accélérer l’évaluation des thérapies modificatrices de la maladie susceptibles de retarder ou de prévenir la maladie.  

Un objectif prédominant de la stratégie de recherche de FRDJ à l’échelle mondiale est de soutenir les travaux qui permettent l’introduction d’un dépistage dans la population générale. Un tel dépistage permettrait d’assurer la détection précoce des personnes qui présentent un risque élevé de la maladie, de réduire l’acidocétose diabétique au moment du diagnostic et d’accélérer l’évaluation de thérapies modificatrices de la maladie qui pourraient retarder ou prévenir la maladie.  

FRDJ mène de nombreuses recherches sur l’efficacité des thérapies modificatrices de la maladie potentielles pour le DT1. Mais nombre de ces thérapies seront plus efficaces aux stades 1 et 2 du DT1, qui ne peuvent être identifiés que par le biais d’un programme de dépistage. Stopper le DT1 avant qu’il n’apparaisse est l’objectif ultime, et un programme de dépistage universel sera essentiel pour prévenir les nouveaux diagnostics de cette maladie dans le futur. 

Options de dépistage actuelles au Canada 

À l’heure actuelle, seuls les membres de familles dont des personnes sont atteintes de DT1 peuvent passer un test de dépistage du risque de DT1 par l’entremise de TrialNet. TrialNet est un réseau international d’experts en recherche sur le DT1 et soins cliniques comprenant des centres aux États-Unis et à l’international. 

Nous vous encourageons fortement à consulter votre médecin ou celui de votre enfant pour obtenir son opinion lorsque vous envisagez le dépistage du risque de DT1. La prise en compte de diverses sources de conseils d’experts et de ceux de son propre médecin est la meilleure façon de faire des choix personnels en matière de santé.  

Nouvelles excitantes des essais cliniques de Vertex sur la thérapie à base de cellules souches

La thérapie à base de cellules souches est un domaine important de la recherche sur les traitements curatifs du DT1. L’objectif de cette thérapie est d’utiliser les cellules souches comme source renouvelable de cellules productrices d’insuline qui, une fois transplantées, remplaceraient les cellules bêta détruites chez une personne atteinte du DT1, lui permettant ainsi de produire à nouveau de l’insuline. Cela permettrait de réduire ou d’éliminer la quantité d’insuline externe nécessaire à une personne atteinte du DT1 (par injection, stylo ou pompe) pendant des mois, voire des décennies.

En février 2021, Vertex a annoncé le lancement d’un essai clinique pour le VX-880, une thérapie dérivée de cellules souches pour les personnes atteintes de DT1. Le VX-880 est administré par perfusion dans la veine porte hépatique (foie) et nécessite l’utilisation d’un traitement immunosuppresseur chronique pour protéger les cellules contre le rejet ou l’attaque immunitaire. 


MISE À JOUR – Juin 2023

Essai clinique sur le VX-880, phase 1/2, partie B :  

Six patients ont reçu des doses complètes de VX-880 à des moments échelonnés au cours de la dernière année et demie. Avant le traitement, tous les patients présentaient un peptide C indétectable à jeun (c’est-à-dire pas d’insuline autosécrétée ou produite par l’organisme), des antécédents d’événements hypoglycémiques graves récurrents au cours de l’année précédant le traitement et nécessitaient en moyenne 34,0 unités d’insuline par jour. 

Après le traitement, les six patients sécrètent eux-mêmes de l’insuline, leur taux d’HbA1c s’est amélioré, le temps dans la cible sur la surveillance du glucose en continu s’est amélioré et ils ont réduit ou éliminé l’utilisation d’insuline exogène (c’est-à-dire l’insuline administrée de l’extérieur par stylo, pompe ou injections quotidiennes multiples). Les patients ayant bénéficié d’un suivi de plus de 90 jours ont également éliminé les événements hypoglycémiques graves. Deux des six patients ont terminé leur traitement depuis au moins 12 mois et sont actuellement indépendants de l’insuline, avec des taux d’HbA1c « normaux » (≤6,0 %) et des niveaux de temps dans la cible supérieurs à 95 %.  

Le VX-880 a été bien toléré et n’a entraîné que des effets indésirables légers et modérés, tels que déshydratation, diarrhée, hypomagnésémie et éruption cutanée. 

Sur la base des résultats de ces données de sécurité et d’efficacité dans la partie B, le comité indépendant d’examen des données a recommandé de passer à la partie C de l’essai, qui permet d’administrer simultanément aux patients la dose cible complète de VX-880. Environ dix participants seront recrutés pour cette phase de l’essai clinique à Edmonton, Montréal, Toronto et Vancouver. Pour plus d’information, veuillez consulter ClinicalTrials.gov ou le site Web de Vertex.  

Essai clinique sur le VX-264, phase 1/2 :  

Ce traitement utilisera la même thérapie cellulaire que le VX-880 mais encapsulera les cellules dans un dispositif conçu pour protéger les cellules du système immunitaire du corps. Par conséquent, on ne s’attend pas à ce que l’immunosuppression soit nécessaire. Le recrutement est actuellement en cours à Edmonton. Pour plus d’information, veuillez consulter ClinicalTrials.gov ou le site Web de Vertex.  

Vertex s’associe à Lonza (Suisse) pour construire une installation de fabrication dédiée aux thérapies cellulaires pour le DT1 

Vertex et Lonza s’associeront pour le développement et la mise à l’échelle des processus de fabrication du portefeuille de produits VX-880 et VX-264 et co-investiront dans la construction d’une nouvelle installation dédiée à Portsmouth, dans le New Hampshire. Exploitée par Lonza, l’installation s’étendra sur plus de 130 000 pieds carrés et devrait créer jusqu’à 300 nouveaux emplois au maximum de sa capacité. Les travaux de construction devraient débuter dans le courant de l’année. Pour plus d’information, veuillez consulter le communiqué de presse complet ici.


Essai clinique sur le VX-880, phase 1/2, partie A : 

Le 18 octobre 2021, la société a annoncé que le premier participant à l’essai à recevoir le VX-880 a maintenant besoin de 91 % moins d’insuline 90 jours après avoir reçu une perfusion de ces cellules souches – et ce, à la moitié de la dose cible.

Le succès constaté avec seulement la moitié de la dose cible est encourageant car il suggère qu’un niveau plus faible de cette thérapie peut encore donner des résultats positifs.

Il convient toutefois de rester prudent, car ce résultat n’a été démontré jusqu’à présent que chez un seul individu.

Comment le succès de cet essai clinique est-il mesuré ?

Le VX-880 est testé chez des personnes atteintes du DT1 qui souffrent d’hypoglycémie sévère et dont la conscience de l’hypoglycémie est altérée. Le traitement nécessite une immunosuppression, car les cellules transplantées ne bénéficient d’aucune protection contre le système immunitaire. Cette exigence limite la population de patients qui peuvent être recrutés dans l’essai.

L’objectif principal de cet essai de phase 1/2 est d’évaluer la sécurité, mais l’efficacité sera également mesurée. Vertex évalue l’efficacité en mesurant quelques paramètres clés. Cela inclut la mesure des niveaux de peptide C, un marqueur qui indique directement la production d’insuline par les cellules bêta. Le participant à cette étude n’avait pas du tout de peptide C détectable avant la perfusion. 90 jours après la perfusion des cellules VX-880, le participant présentait à la fois un taux de C-peptide à jeun et un taux de C-peptide stimulé, ce qui indique directement la présence d’une sécrétion d’insuline basale et répondant au glucose. En d’autres termes, la personne fabriquait une partie de sa propre insuline.

Le traitement au VX-880 a également entraîné une réduction significative du taux d’HbA1c, passant de 8,6 % à 7,2 % sans événements hypoglycémiques graves. Ce qui est encore plus impressionnant, c’est que cette baisse de l’HbA1c a été obtenue avec une réduction quotidienne de 91% de l’administration d’insuline.

L’étude a également démontré la sécurité du patient, puisque pendant les 90 premiers jours, le participant n’a subi aucun événement indésirable grave considérer comme lié au VX-880. Ceci est important car les médicaments immunosuppresseurs ont des effets secondaires potentiels.

Le rôle de FRDJ

La participation de FRDJ remonte à 2000, lorsque Douglas Melton, Ph.D., a obtenu une subvention de FRDJ pour fabriquer des cellules bêta productrices d’insuline à partir de cellules souches, ce qu’il a fait en 2014.

Depuis lors :

  • En 2015, le docteur Melton a fondé Semma Therapeutics afin de transformer ces cellules souches en thérapies curatives pour le DT1.
  • En 2017, le fonds DT1 de FRDJ (lien en anglais seulement) a fait un investissement important dans Semma.
  • En 2019, Vertex a acquis Semma pour près d’un milliard de dollars américains.
  • En mars 2021, le VX-880 a reçu la désignation de procédure accélérée de la part de la Food and Drug Administration (FDA) américaine.

À l’échelle mondiale, FRDJ a accordé la priorité à la thérapie à base de cellules souches en tant que thérapie curative potentielle et continuera d’étudier et de financer les recherches les plus prometteuses.

Qu’est-ce que cela signifie pour les Canadiens atteints du DT1 ?

Pour que le VX-880 soit largement accessible aux personnes atteintes du DT1, le produit cellulaire doit à la fois être efficace et fonctionner sans ou avec des traitements immunosuppresseurs minimaux.

La prochaine étape est l’autorisation d’effectuer des essais cliniques qui pourraient éliminer le besoin d’immunosuppresseurs.

Entre-temps, Vertex poursuivra son essai clinique pour les personnes atteintes du DT1 qui souffrent d’hypoglycémie sévère et procède actuellement au recrutement dans plusieurs sites aux États-Unis.

FRDJ Canada continuera de surveiller les résultats et de fournir des mises à jour dès qu’ils seront rendus publics.

Subventions de FRDJ pour l’innovation accordées à des chercheurs canadiens en 2023

FRDJ offre un financement de démarrage pour des recherches très novatrices qui ont le potentiel d’accélérer les recherches les plus prometteuses sur le diabète de type 1 (DT1), tant en ce qui concerne les thérapies de guérison que les approches pour améliorer la gestion de la maladie. Les subventions de FRDJ pour l’innovation abordent les principaux défis de la recherche sur le DT1 et ont le potentiel de générer des découvertes révolutionnaires.

FRDJ est ravie d’annoncer que deux chercheurs canadiens de l’université de la Colombie-Britannique (UBC) ont récemment reçu des subventions pour l’innovation d’un an pour leurs études sur le DT1 portant sur les cellules bêta dérivées de cellules souches. 

La greffe d’îlots de Langerhans (les cellules responsables de la production d’insuline) provenant de donneurs récemment décédés constitue une thérapie de guérison potentielle pour le DT1. Cependant, il n’y a pas assez de donneurs pour répondre à la demande de toutes les personnes atteintes de DT1 qui pourraient potentiellement bénéficier de ce traitement. Il existe toutefois une réserve potentiellement illimitée de cellules sécrétrices d’insuline pour la transplantation si les cellules souches pouvaient être transformées ou « dirigées » en cellules bêta qui sécrètent de l’insuline en réponse au glucose. Cette approche se heurte au fait que, jusqu’à présent, les cellules bêta dérivées de cellules souches ne produisent pas autant d’insuline que les cellules bêta naturelles et saines.  Des recherches supplémentaires sont donc nécessaires pour comprendre comment nous pouvons obtenir des cellules bêta dérivées de cellules souches qui égalent, voire dépassent, les propriétés des cellules bêta naturelles.

Les deux nouvelles bourses pour l’innovation tenteront de quantifier (Dr Hongshen Ma) et d’optimiser (Dr Dan Luciani) la capacité de production d’insuline des cellules bêta dérivées de cellules souches, afin de nous rapprocher d’un produit capable de guérir le DT1.

Alors que le Dr Ma et son équipe se concentrent sur l’identification des propriétés des cellules bêta dérivées de cellules souches à haut rendement, le Dr Luciani et son équipe étudient le rôle des mitochondries dans la capacité de production d’insuline des cellules bêta dérivées de cellules souches.

Dr Hongshen Ma (université de la Colombie-Britannique)

Dr Ma s’efforce de découvrir pourquoi la capacité de sécrétion d’insuline des cellules bêta dérivées de cellules souches est limitée, en examinant les cellules au niveau individuel.

Des recherches récentes ont indiqué que les cellules bêta d’un îlot ne sont pas toutes égales. Au contraire, les différentes cellules bêta d’un îlot ont des rôles différents et peuvent produire des quantités différentes d’insuline.  Une explication possible de la capacité limitée de sécrétion d’insuline des cellules bêta dérivées de cellules souches est qu’il y a des sous-producteurs et des surproducteurs. La théorie veut que lorsqu’elles sont étudiées en tant que groupe, toutes les cellules souches transplantées semblent produire peu d’insuline par rapport aux cellules bêta naturelles et saines, mais si on les examine individuellement, un sous-ensemble de ces cellules produit en fait beaucoup plus d’insuline que le reste. L’étude de ces différences est complexe, mais les approches de pointe qui permettent l’identification de cellules uniques peuvent révéler de nouvelles informations sur le fonctionnement des îlots, et donc sur la manière dont nous pouvons les recréer pour des thérapies de guérison.

Pour relever ce défi, Dr Ma et son équipe développent une nouvelle technologie pour mesurer la capacité de sécrétion d’insuline des cellules bêta dérivées de cellules souches au niveau de la cellule unique. Cette technologie permettra de découvrir quels gènes et quelles protéines sont responsables du sous-type de cellules souches qui atteint un niveau d’insuline plus élevé. En comparant ces cellules aux cellules extraites des îlots de Langerhans de donneurs, les chercheurs seront également en mesure d’évaluer dans quelle mesure les cellules bêta dérivées des cellules souches sont similaires à celles que l’on trouve chez une personne non atteinte de DT1. Ensemble, ces travaux permettront de repousser les limites de la compréhension actuelle du fonctionnement des îlots de Langerhans afin que les scientifiques puissent développer des thérapies plus efficaces à base de cellules souches pour le DT1, qui pourraient un jour être disponibles pour tous ceux qui en ont besoin.

Dr Dan Luciani (université de la Colombie-Britannique)

Le projet de Dr Luciani repose sur la théorie selon laquelle le développement de cellules bêta matures et pleinement fonctionnelles implique une communication à double sens entre le métabolisme dans les mitochondries (en termes simples, la centrale électrique d’une cellule) et la régulation appropriée de gènes spécifiques. On suppose qu’en l’absence d’une communication bidirectionnelle appropriée, toutes les cellules bêta dérivées de cellules souches ne parviennent pas à maturité de manière à produire de l’insuline en réponse au glucose.

L’équipe de Dr Luciani pense que ce processus de maturation n’est pas entièrement activé lorsque les cellules bêta sont créées en laboratoire à partir de cellules souches, mais que leurs mitochondries peuvent être « démarrées » pour déclencher une séquence d’événements qui aboutissent à la formation de cellules bêta capables de sécréter de l’insuline à des niveaux plus élevés, peut-être proches des cellules bêta saines présentes naturellement dans l’organisme.

Pour relever ce défi, Dr Luciani et son équipe utiliseront deux approches innovantes. Tout d’abord, ils extrairont des mitochondries entièrement fonctionnelles et les transplanteront dans les cellules bêta immatures dérivées de cellules souches. Ils contrôleront également de manière expérimentale les processus par lesquels les mitochondries fusionnent normalement entre elles ou se divisent en unités plus petites afin d’influencer les cellules bêta qui en résultent. L’équipe utilisera ensuite des molécules métaboliques spécifiques, de nouveaux médicaments et des manipulations génétiques pour modifier la structure et la fonction des mitochondries existantes dans les cellules bêta immatures dérivées de cellules souches. Ces travaux pourraient offrir une possibilité inexploitée d’améliorer la fonction des cellules bêta dérivées de cellules souches en vue d’une transplantation.

Développement d’un score de risque génétique trans-ancestral pour le diabète de type 1

Les causes du diabète de type 1 (DT1) sont complexes et ne sont pas entièrement comprises. On sait qu’il existe une composante génétique dans le développement du DT1, mais qui est le plus à risque ?

FRDJ Canada est heureuse d’annoncer sa nouvelle subvention pour soutenir Dre Despoina Manousaki, endocrinologue pédiatrique et épidémiologiste génétique à l’hôpital Sainte-Justine de Montréal, qui  permettra à son équipe d’explorer comment le génome d’un individu peut prédire le risque de développer le diabète de type 1 (DT1). Plus nous en saurons sur la prédisposition génétique du DT1, plus nous pourrons dépister efficacement ce risque et développer des thérapies pour arrêter ou retarder la progression de la maladie.

Dre Manousaki, ancienne boursière postdoctorale de FRDJ, dirige un programme de recherche axé sur la génétique des maladies complexes de l’enfance.

Comment fonctionnent les scores de risque génétique pour le diabète de type 1 ?

Les scores de risque génétique existants pour le DT1 ont été en grande partie élaborés à partir de données provenant de populations européennes blanches, qui diffèrent considérablement de la population diversifiée du Canada. Dans son nouveau projet financé par FRDJ, Dre Manousaki développera un score de risque polygénique transancestral pour le DT1. Autrement dit, examiner comment différents antécédents ancestraux et génétiques influencent le risque de développer le DT1. Ces scores de risque nouvellement développés seront utilisés dans la recherche et la pratique clinique pour évaluer le DT1 de façon plus équitable. Étant donné que les scores de risque polygénique existants sont peu performants dans diverses populations ancestrales (car ils ont été développés principalement dans des populations européennes blanches), il est nécessaire de diversifier ces scores, en particulier pour les gènes liés au DT1, dont on sait qu’ils varient entre personnes d’origines ancestrales différentes.

Dre Manousaki utilisera des approches d’apprentissage automatique faisant appel à des ordinateurs et à des algorithmes pour examiner de vastes ensembles de données génétiques européennes tout en incorporant des informations génétiques provenant d’ascendances africaines, indiennes, latines, d’Asie du Sud-Est et chinoises. Cela permettra d’obtenir des estimations plus précises du risque individuel de développer le DT1, une étape importante pour le dépistage du DT1 dans une population diversifiée. En ayant une meilleure compréhension des personnes susceptibles de développer le DT1, les équipes cliniques peuvent mieux sélectionner les candidats parmi les diverses populations canadiennes pour le suivi clinique ainsi que pour les essais de prévention du DT1.

Avec l’approbation récente du teplizumab (nom de marque Tzield) par la FDA, la toute première thérapie modificatrice de la maladie qui peut retarder l’apparition du DT1, des recherches comme celles menées par Dre Manousaki et son équipe veilleront à ce que les nouveaux traitements du DT1 soient testés et appliqués de manière appropriée dans la communauté canadienne diversifiée du DT1.

Des cellules bêta dérivées de cellules souches sûres et immunisées : traitement du diabète de type 1

Une partie importante de la stratégie de recherche de FRDJ Canada consiste à financer les recherches les plus prometteuses pour guérir le diabète de type 1 (DT1).

Le DT1 est une maladie auto-immune, où l’organisme attaque les cellules bêta du pancréas responsables de la production d’insuline. Pour survivre, les personnes atteintes du DT1 doivent s’administrer des sources externes d’insuline, soit par de multiples injections quotidiennes, soit par une pompe ou un stylo. De nombreuses recherches axées sur la guérison du DT1 consistent à remplacer ces cellules par une transplantation, dans l’espoir qu’elles recommencent à produire de l’insuline.

La transplantation de cellules de donneurs pourrait constituer un traitement possible du diabète de type 1

La transplantation de tissu d’îlots de Langerhans pancréatiques d’un donneur est une thérapie prometteuse ; toutefois, la thérapie par transplantation est limitée en raison de la pénurie d’îlots de Langerhans transplantables (provenant de donneurs décédés), de la durabilité limitée des cellules transplantées (cellules qui cessent de fonctionner ou de se développer après la transplantation) et de la nécessité d’un traitement immunosuppresseur à long terme pour prévenir le rejet des cellules transplantées par le système immunitaire, comme pour les transplantations d’organes. L’identification de sources alternatives et plus universelles de cellules bêta transplantables est nécessaire pour mettre cette thérapie potentielle à la disposition d’un plus grand nombre de personnes atteintes du DT1, et le laboratoire de Nagy se consacre à la réalisation de cet objectif.

Comment ça fonctionne ?

Dans un tout nouveau projet financé par FRDJ, Dr Andras Nagy, chercheur principal à l’Institut de recherche Lunenfeld-Tanenbaum de Toronto (Canada), teste la fonctionnalité des cellules productrices d’insuline créées à partir de cellules souches humaines. En collaboration avec Dr Timothy Kieffer (Université de la Colombie-Britannique), l’équipe de Dr Nagy cultivera des cellules d’îlots de Langerhans productrices d’insuline à partir d’un stock illimité de cellules souches humaines, pour une thérapie cellulaire potentiellement illimitée.

Ces cellules intégreront deux technologies d’édition de gènes précédemment développées et brevetées par le laboratoire de Nagy : (1) La technologie FailSafeTM du Dr Nagy est une solution d’édition génétique qui utilise un interrupteur inductible pour éliminer rapidement les cellules qui se divisent et qui peuvent former des tumeurs, éliminant ainsi le risque de tumeurs après la transplantation d’un produit cellulaire dérivé de cellules souches. (2) Dr Nagy et ses collègues ont mis au point une stratégie d’« immunocloquage » des cellules transplantées en modifiant des gènes spécifiques qui permettent à ces cellules de rester cachées face à une attaque du système immunitaire.

Ces technologies offriront des solutions aux problèmes de sécurité de la thérapie cellulaire et au défi auto-immun du DT1, ce qui pourrait permettre des transplantations de cellules souches sans nécessité d’immunosuppression.

Il s’agit d’un projet passionnant qui exploite les méthodes les plus modernes pour mettre au point une solution de thérapie cellulaire sûre et efficace qui pourrait permettre de guérir le DT1.

FRDJ Canada fournira des mises à jour sur cette recherche au fur et à mesure qu’elle sera disponible, puis lorsqu’elle passera à l’étape des essais cliniques.

Des nouvelles excitantes sur les nouveaux essais cliniques approuvés par Santé Canada

Santé Canada a approuvé des essais cliniques qui pourraient ouvrir la voie à une thérapie de remplacement cellulaire qui ne nécessite pas une immunosuppression chez les personnes atteintes de diabète de type 1.

FRDJ est le plus important bailleur de fonds philanthropique des recherches sur le diabète de type 1 au Canada, dont l’accent est mis sur les recherches qui aideront à améliorer des vies aujourd’hui, à prévenir la maladie et à découvrir des thérapies de guérison.

Février 2022 – En tant que le plus important bailleur de fonds philanthropique de la recherche sur le diabète de type 1 (DT1) au Canada, la stratégie de FRDJ consiste à investir dans la recherche sur les thérapies à base de cellules souches pour trouver des thérapies de guérison potentielles contre le DT1.

En novembre 2021, Santé Canada a approuvé les essais cliniques de ViaCyte, une entreprise de remplacement cellulaire appuyée depuis longtemps par FRDJ, et de CRISPR Therapeutics pour un VCTX210, une thérapie de remplacement des cellules génétiquement modifiées pour le diabète de type 1 (DT1) qui ne requiert pas d’immunosuppression.

Le 2 février 2022, les entreprises ont annoncé que le premier patient s’est vu administrer une dose dans le cadre de l’étude de phase I, qui évaluera l’innocuité, la tolérabilité et l’évasion immunitaire du traitement.
FRDJ se réjouit des progrès de cet essai et elle communiquera d’autres mises à jour dès que celles-ci seront disponibles.

Le 16 novembre 2021, ViaCyte, une entreprise de remplacement cellulaire soutenue par FRDJ depuis longtemps, et CRISPR Therapeutics ont annoncé le début d’essais cliniques au Canada sur une thérapie de remplacement de cellules génétiquement modifiées pour le diabète de type 1 (DT1) d’ici la fin de l’année.

En quoi consiste une thérapie de remplacement cellulaire?

Une grande partie des recherches sur les traitements curatifs pour le DT1 mettent l’accent sur les thérapies à base de cellules souches. Les chercheurs explorent des moyens d’utiliser les cellules souches à titre de source renouvelable de cellules productrices d’insuline, lesquelles une fois transplantées, pourraient remplacer les cellules bêta qui sont détruites dans le corps d’une personne atteinte de DT1, leur permettant ainsi de produire de l’insuline de nouveau. Ceci viendrait réduire ou éliminer la quantité d’insuline externe requise par une personne atteinte de DT1 (par injection, stylo injecteur ou pompe) pendant des mois et même des décennies.

Les plus grands défis de la thérapie de remplacement de cellules souches sont d’établir la source appropriée de cellules souches (c’est-à-dire, des cellules pancréatiques ou des cellules hépatiques) et d’assurer qu’elles fonctionnent correctement et qu’elles ne seront pas rejetées par le système immunitaire du receveur. Tout comme un organe transplanté, la plupart des thérapies de remplacement de cellules souches nécessitent des médicaments immunosuppresseurs pour éviter le rejet.

En quoi le traitement de ViaCyte et CRISPR est-il différent?

D’ici la fin de l’année, Viacyte amorcera un essai clinique sur VCTX210, une thérapie de remplacement de cellules souches génétiquement modifiées pour le DT1. Combiner l’expertise de ViaCyte dans les cellules souches à la plateforme d’édition génomique de premier rang de CRISPR Therapeutics offre une importante possibilité dans le développement d’une thérapie de remplacement cellulaire qui ne nécessite pas d’immunosuppression.

La phase I de l’essai clinique sera amorcée cette année au Canada, et évaluera l’innocuité, l’efficacité et l’évasion immunitaire associées à la thérapie, et il s’agira de la première fois qu’une thérapie de remplacement de cellules génétiquement modifiées soit testée chez les personnes atteintes de DT1.

ViaCyte a préalablement démontré que ses cellules bêta issues de cellules souches (dont FRDJ a financé le développement à l’échelle mondiale) produisent de l’insuline une fois transplantées chez les personnes atteintes de DT1. Maintenant, CRISPR a appliqué sa technologie d’édition génomique pour permettre à ces cellules d’échapper à la réponse immunitaire, ce qui signifie qu’elles ne devraient pas nécessiter d’immunosuppression pour éviter le rejet, ce qui représente un énorme pas en avant pour rendre cette thérapie universellement accessible aux personnes atteintes de DT1.  

Quel est le rôle de FRDJ?

FRDJ est un important allié de ViaCyte à l’échelle internationale depuis longtemps et a appuyé l’entreprise par l’entremise de financement de la recherche, dont le financement il y a 15 ans (lorsque ViaCyte portait le nom de CyThera) qui a soutenu le développement de la lignée exclusive de cellules souches précurseurs utilisée dans leur traitement.  

Cet essai clinique est l’un de plusieurs traitements curatifs potentiels de remplacement de cellules bêta actuellement financés ou soutenus par FRDJ.

Qu’est-ce que cela signifie pour les personnes atteintes de DT1 au Canada?  

FRDJ surveillera étroitement les résultats de la phase I de l’essai clinique et les communiquera à mesure qu’ils deviendront accessibles.

Annonce de subventions du Partenariat pour vaincre le diabète FRDJ-IRSC

Le rythme de la recherche sur le diabète de type 1 (DT1) est plus rapide que jamais.  

En novembre 2021, pour marquer le Mois national de sensibilisation au diabète, FRDJ a annoncé un nouvel investissement de sept millions de dollars pour le financement, dans le cadre du Partenariat pour vaincre le diabète FRDJ-IRSC, de quatre équipes canadiennes de recherche qui aideront à accélérer la mise au point de thérapies à base de cellules souches pour le DT1, qui amélioreront la recherche sur le diabète pédiatrique et la qualité au Canada, de même que notre compréhension des variations dans la production d’insuline chez les humains.  

Ces projets font partie des résultats du concours Subvention d’équipe : Mécanismes du diabète et solutions translationnelles, un investissement de 20 millions de dollars dans 10 projets de recherche. Diabète Canada, la Fondation canadienne du rein et le FRQSC ont également reçu du financement dans le cadre de ce concours et tous collaborent à l’amélioration des résultats de santé des Canadiennes et des Canadiens.  

FRDJ est heureuse de publier les résumés des quatre subventions de recherche :  

Créer des îlots à partir de cellules souches pour traiter le diabète

Timothy Kieffer, Ph. D. (Université de la Colombie-Britannique), Nika Shakiba (Université de la Colombie-Britannique), Elizabeth Rideout, Ph. D. (Université de la Colombie-Britannique; Chaire en science du sexe et du genre), Corinne Hoesli, Ph. D. (Université McGill), Christophers Moraes, Ph. D. (Université McGill)

Les personnes souffrant de diabète de type 1 sont privées des cellules qui libèrent l’insuline. Des chercheurs de l’Université de l’Alberta ont apporté des améliorations novatrices à la transplantation de grappes de cellules sécrétrices d’insuline. Malheureusement, les donneurs récemment décédés constituent actuellement l’unique source d’îlots pour la transplantation, et seulement une infime partie des patients ayant besoin de cette intervention y ont accès.

Au cours des dernières années, des progrès remarquables ont été accomplis dans la compréhension du processus de développement naturel des îlots dans le corps humain. Ainsi, il est aujourd’hui possible de reproduire en laboratoire de nombreuses étapes de ce processus avec des cellules souches cultivées afin de créer des cellules sécrétrices d’insuline. M. Kieffer et son équipe ont pour objectif d’améliorer significativement la fabrication des îlots et d’ainsi consolider le transport de l’insuline afin d’optimiser le processus de production de masse d’îlots dérivés de cellules souches qui constitueront la base de nouveaux essais cliniques sur des patients atteints de diabète de type 1.

Premier essai sur l’utilisation d’îlots dérivés de cellules souches pluripotentes induites (CSPI) autologues sur des humains — Personnaliser le traitement du diabète

Dr James Shapiro, (Université de l’Alberta), Timothy Kieffer, Ph. D. (Université de la Colombie-Britannique), Dr Gregory Korbutt, (Université de l’Alberta), Patrick MacDonald, Ph. D. (Université de l’Alberta), Andrew Pepper, Ph. D. (Université de l’Alberta), Dre Blaire Anderson (Université de l’Alberta), Dre Anna Lam (Université de l’Alberta), Dr Peter Senior (Université de l’Alberta), Dr Khaled Dajani (Université de l’Alberta) 

 Dans le diabète de type 1 (DT1, ~10 %), les cellules bêta sont détruites par le système immunitaire des patients. Dans le diabète de type 2 (DT2, ~90 %), l’organisme devient plus résistant à l’insuline, ce qui en augmente la demande et finit par endommager les cellules bêta. Notre équipe mettra au point un traitement à base de cellules souches visant à remplacer ou à renforcer les cellules bêta endommagées chez les personnes souffrant de tous les types de diabète.

L’équipe propose de fabriquer de nouvelles cellules semblables aux cellules bêta à partir des propres cellules sanguines des patients, ce qui en assurera l’acceptation par leur système immunitaire et éliminera ou réduira le besoin de médicaments antirejet. Dans ce premier essai sur des humains, elle implantera ces cellules sous la peau des patients et évaluera leur innocuité et leur efficacité préliminaire.  

La possibilité de produire une quantité illimitée d’îlots à partir des propres cellules des patients, éliminant ainsi le besoin d’immunosuppresseurs, ouvre de nouvelles possibilités dans le traitement de toutes les formes de diabète.

Un réseau de phénotypage approfondi pour comprendre la variation des îlots chez l’humain diabétique et en bonne santé

Patrick MacDonald, Ph. D., chercheur principal désigné, titulaire d’une Chaire de recherche du Canada, Université de l’Alberta, et son équipe : James D. Johnson, Ph. D. (Université de la Colombie-Britannique), Jennifer Bruin, Ph. D. (Université Carleton) et Dr Jianguo (Jeff) Xia (Université McGill) 

L’insuline est la principale hormone responsable du contrôle de la glycémie. Les niveaux de cette hormone, sécrétée par les îlots de Langerhans dans le pancréas, montent après un repas afin de promouvoir le stockage énergétique, et redescendent lorsqu’on est à jeun, pour permettre la mobilisation énergétique. Les niveaux d’insuline dans le sang varient énormément d’une personne à l’autre. La nutrition, l’âge, le sexe, la génétique et les expositions environnementales sont tous des facteurs importants susceptibles d’influencer les niveaux d’insuline. Les mécanismes sous-jacents par lesquels ces facteurs influent sur la sécrétion d’insuline par les îlots au niveau cellulaire demeurent cependant obscurs.    

L’équipe cherche à comprendre la variabilité de la fonction des îlots chez l’humain au niveau des impacts génétiques et environnementaux sur les risques de diabète, ainsi qu’à définir les mécanismes associés à la dysfonction des îlots dans les cas de diabète. Pour ce faire, elle exploitera les données détaillées existantes, tirées d’organes donnés, sur les fonctions moléculaires, cellulaires et physiologiques des îlots. Elle créera également des outils et des ressources pour permettre à d’autres chercheurs d’explorer ces données afin de répondre à leurs propres questions sur la dysfonction des îlots qui accompagne le diabète.  

Développer les capacités de recherche sur le diabète pédiatrique et améliorer la qualité partout au Canada  

Dre Shazhan Amed, chercheuse principale désignée : B.C Children’s Hospital, et son équipe,

Dre Meranda Nakhla, (Hôpital de Montréal pour enfants; Université McGill), Dre Julia von Oettingen, (Hôpital de Montréal pour enfants; Université McGill) et Dr Ian Zenlea, (Trillium Health Partners; Université de Toronto) 

Malgré les nombreux progrès accomplis dans le traitement du diabète depuis la découverte de l’insuline il y a 100 ans, les jeunes souffrant de diabète demeurent plus vulnérables à certaines maladies que les autres jeunes, en plus d’avoir une qualité et une espérance de vie réduites. Cette disparité en santé est probablement attribuable en partie à l’accès sous-optimal aux soins pour le diabète et au manque d’efficacité dans la prestation des soins, surtout dans les populations défavorisées partout au pays. Notre projet vise à élaborer des stratégies pour combattre cette disparité. 

Le réseau CAPACIty (Canadian Pediatric Diabetes Consortium) est un regroupement de 15 centres de recherche sur le diabète infantile au pays. Les chercheurs font équipe avec des patients/familles et des professionnels de la santé afin de concevoir un registre et une plateforme de recherche sur le diabète pédiatrique pour tout le Canada. Le registre leur permettra d’améliorer le traitement du diabète et les résultats sur la santé pour les jeunes qui en sont atteints grâce à la comparaison de la qualité des soins et des résultats de la maladie entre les centres de recherche sur le diabète au Canada; des initiatives d’amélioration de la qualité; des projets de recherche axés sur les patients partout au pays; et une action revendicatrice efficace. 

Les chercheurs s’attendent à ce que le registre de CAPACIty influe positivement sur les résultats de santé et serve d’outil puissant aux gouvernements et aux décideurs pour la mise en œuvre de décisions stratégiques motivées par nos données. Enfin, le conseil consultatif des patients assurera une meilleure représentation des jeunes souffrant du diabète et de leurs parents au sein des associations nationales et provinciales qui défendent les intérêts des personnes diabétiques.  

Alors que nous célébrons le centenaire de la première injection d’insuline réussie, une réalisation révolutionnaire qui a sauvé des millions de vies, nous reconnaissons la nécessité de continuer d’investir dans la recherche qui nous mènera au-delà de l’insuline, à une guérison.   

Ces nouvelles subventions sont des pas importants dans cette direction.  

Pour en savoir plus sur le Partenariat pour vaincre le diabète FRDJ-IRSC : www.frdj.ca/la-recherche/projets-finances-par-frdj-irsc

Mise à jour palpitante de l’essai de Sernova sur le diabète de type 1

Le chercheur principal confirme que les participants à l’essai qui présentaient des antécédents d’insensibilité à l’hypoglycémie ne sont désormais plus dépendants de l’insuline.

Le financement de la recherche sur les thérapies de remplacement des cellules constitue l’une des entreprises les plus importantes de FRDJ à l’échelle mondiale, dans le cadre de ses efforts pour appuyer la recherche la plus prometteuse visant à guérir le diabète de type 1 (DT1). 

Le 10 janvier 2022, Sernova Corp. a partagé une mise à jour de l’avancement de la phase 1/2 de son essai clinique sur le DT1, un essai clinique de sa thérapie de remplacement des cellules que FRDJ finance. Les résultats ont été présentés par le Dr Piotr Witkowski, chercheur principal de l’essai clinique à l’université de Chicago.

Sernova est une société de médecine régénérative au stade clinique et elle a continué à montrer des résultats prometteurs pour son système Cell Pouch™. Lorsque ce système est transplanté avec des îlots producteurs d’insuline, il a démontré de façon constante dans les essais en cours qu’il pouvait produire de l’insuline chez les personnes atteintes de DT1 et que les participants maintenaient un taux de glycémie plus stable. De plus, il a démontré une sécurité et une tolérabilité soutenues. Dans l’essai clinique actuel de Sernova, les patients doivent prendre des médicaments immunosuppresseurs pour prévenir le rejet des cellules implantées.

L’approche de Sernova pour le DT1 implique la transplantation de cellules d’îlots purifiées (les cellules dans le pancréas qui produisent de l’insuline et qui sont détruites chez les personnes atteintes de DT1) provenant des donneurs d’organe dans la Cell Pouch™, un dispositif médical implantable qui permet à ces cellules de survivre à long terme et de produire de l’insuline. Il s’agit d’une thérapie de remplacement des cellules qui peut guérir le DT1.

L’objectif de la phase 1/2 de l’essai clinique de Sernova consiste à évaluer la sécurité, la tolérabilité et l’efficacité de la Cell Pouch™ transplanté avec des îlots producteurs d’insuline chez les participants à l’essai atteints de DT1 qui présentent des antécédents d’insensibilité à l’hypoglycémieet des épisodes d’hypoglycémie graves.

Pour prendre part à l’étude, les participants doivent répondre à des critères d’admissibilité stricts, y compris, mais sans s’y limiter, un DT1 de longue date, des épisodes récents d’insensibilité à l’hypoglycémie et une absence de peptide C stimulé par le glucose que l’on détecte dans leur flux sanguin (un biomarqueur qui montre que le corps fabrique sa propre insuline).

L’insensibilité à l’hypoglycémieest l’incapacité d’une personne à reconnaître les symptômes de l’hypoglycémie avant qu’ils ne deviennent graves, voire mortels. Elle survient généralement quand la glycémie est inférieure à 3,0 mmol/L et on estime qu’elle affecte environ 15 % des personnes atteintes de DT1.

Les faits saillants de l’étude sont les suivants :

  • Une sécurité et une tolérabilité maintenues et continues de la Cell Pouch™.
  • La transplantation d’îlots dans la Cell Pouch™ a permis l’établissement d’une nouvelle fonction mesurable des îlots, documentée par des niveaux détectables de peptide C stimulé chez les trois premiers participants qui ont terminé le parcours de transplantations.
  • Une seule autre transplantation intraportale d’îlots a suffi aux deux premiers participants pour atteindre et maintenir une indépendance à l’insuline et une absence d’épisodes d’hypoglycémie graves pendant plus de 21 et 2 mois, respectivement.
  • Le troisième participant transplanté, qui a récemment terminé son parcours de transplantations de la Cell Pouch™ et une autre perfusion intraportale d’îlots, a observé des améliorations dans le contrôle de sa glycémie, des taux de peptide C proches de la normale, une absence d’épisodes d’hypoglycémie graves et des réductions de l’utilisation quotidienne d’insuline.
  • Trois autres participants avancent dans l’étude.

Le système Cell Pouch™ de Sernova a été créé dans le but de traiter un jour les personnes atteintes de DT1 et d’autres maladies chroniques, en ayant recours à des technologies dérivées de cellules souches qui ne nécessiteront pas d’immunosuppression. Sernova collabore avec d’autres entreprises pour faire évoluer le système Cell Pouch™ vers des tests utilisant une source dérivée de cellules souches, ainsi que des approches qui réduiront ou élimineront le besoin d’immunosuppression.

Jusqu’à maintenant, avec nos organismes partenaires, FRDJ a investi plus de 140 millions de dollars dans la recherche sur les thérapies de remplacement des cellules pour les personnes atteintes de DT1. Alors que nous célébrons en 2022 le 100ème anniversaire de la première injection d’insuline réussie, voici un autre exemple de l’excellence canadienne dans la recherche sur le diabète qui accélère notre quête de thérapies de guérison.

Célébration de la Journée Leonard Thompson

Le 23 janvier marque le 100ème anniversaire de la réussite de la première injection d’insuline

L’objectif principal de FRDJ vise à guérir le diabète de type 1 (DT1) par le biais de la recherche, aussi rapidement que possible. Pour soutenir les personnes atteintes de DT1 pendant que la recherche pour trouver une guérison progresse, nous finançons également des recherches révolutionnaires qui cherchent à rendre la vie avec le DT1 plus facile, plus sûre et plus saine. Depuis la découverte de l’insuline il y a 100 ans, FRDJ s’est engagée à financer les recherches les plus prometteuses pour nous permettre d’aller au-delà de ce traitement et de trouver des guérisons.

1921

Avant le traitement par insuline, un diagnostic de diabète de type 1 signifiait une mort inévitable. Le DT1 détruit les cellules bêta du pancréas qui fabriquent l’insuline, sans laquelle il est impossible au corps de maintenir un taux de glycémie normal.

En 1921, Frederick Banting et Charles Best ont découvert que le pancréas produisait l’hormone insuline sous la direction de John Macleod à l’université de Toronto. Avec l’aide de James Collip, ils ont purifié une version synthétique de l’insuline et ont produit le premier vrai traitement du diabète. À ce jour, cette découverte reste l’une des plus importantes percées scientifiques dans le domaine médical, souvent désignée comme « le cadeau du Canada au monde».

11 janvier 1922

À cette date, Leonard Thompson, un adolescent de quatorze ans qui mourait de complications liées au DT1, est devenu la première personne à recevoir une injection d’insuline. Mais au lieu de faire baisser sa glycémie, l’injection a déclenché une réaction allergique. Les médecins de Leonard sont retournés au laboratoire où ils ont travaillé quasiment jour et nuit pour améliorer la préparation.

23 janvier 1922

Presque deux semaines plus tard, ils sont revenus au chevet de Leonard avec une nouvelle seringue d’insuline. Grâce à cette version, les symptômes de Leonard ont commencé à disparaître, et il s’est rétabli. Il vivra encore 13 ans. La découverte de l’insuline ainsi que la volonté de Leonard d’essayer ce nouveau traitement ont signifié que la fatalité de la mort associée au DT1 pouvait être évitée et que des personnes du monde entier allaient pouvoir utiliser l’insuline pour gérer leur diabète.

L’importance des essais cliniques

C’est dans le cadre d’une recherche que l’insuline a été découverte et c’est ainsi que nous trouverons la prochaine génération de thérapies pour le DT1, voire éventuellement une guérison.

Et les essais cliniques représentent une composante essentielle de la recherche et du développement médicaux. Bien que le fait que Leonard ait reçu la première injection d’insuline destinée à l’homme ne soit pas connu comme un « essai clinique », à l’époque, sa participation avait permis à ses médecins de retravailler et de perfectionner la formule qui allait en faire un traitement efficace du diabète pendant plus de 100 ans. Autrement dit, Leonard a été le premier participant à un essai clinique visant à tester le rôle de l’insuline dans le traitement du DT1.

Cela démontre la portée considérable des essais cliniques. Ces études peuvent contribuer à la mise sur le marché de nouveaux et de meilleurs traitements qui auront un impact sur la vie de millions de personnes. Grâce à Leonard Thompson, la version actualisée de l’insuline est devenue une véritable percée dans le traitement du diabète.

Le financement de la recherche sur les thérapies de remplacement cellulaire s’avère l’une des initiatives les plus importantes de FRDJ à l’échelle mondiale. En collaboration avec nos organismes partenaires, nous avons investi plus de 140 millions de dollars américains à ce jour.

FRDJ finance des essais de remplacement de cellules bêta dérivées de cellules souches qui sont actuellement en cours, comme ceux de ViaCyte, Vertex et Sernova et à partir de là, nous pourrons être témoins de la recherche qui mènera à la guérison du DT1.

Participer aux essais cliniques

FRDJ finance plusieurs essais cliniques, et l’un des plus grands défis consiste à trouver des volontaires pour participer aux études. C’est souvent par simple ignorance que ces derniers n’y prenaient pas part. Il est également important d’avoir un groupe diversifié de participants qui représente la communauté canadienne des personnes atteintes de DT1, de façon à ce que les thérapies et les traitements potentiels puissent être testés pour leur efficacité auprès du groupe plus large qui les utilisera. Lorsqu’on participe à un essai clinique, on aide toutes les personnes atteintes de DT1, en permettant à la recherche de produire de meilleurs résultats dans le domaine de la santé et de trouver des guérisons.

Choisir de participer à un essai clinique s’avère une décision très personnelle. L’accès anticipé à un nouveau traitement prometteur peut représenter un avantage énorme. D’autres ont constaté qu’en participant à un essai clinique, ils en ont appris bien plus sur leur santé ou sur la gestion du DT1. Et il peut être motivant de savoir que vous contribuez à accélérer la recherche qui peut améliorer la vie des personnes atteintes non seulement de DT1 mais aussi d’autres maladies chroniques.

Pour en savoir davantage sur les essais cliniques canadiens et pour trouver des études proches de chez vous : https://www.frdj.ca/la-recherche/essais-cliniques/

Une personne peut faire bouger les choses. Regardez le témoignage de Tilla (en anglais seulement) sur sa participation aux essais cliniques après son diagnostic de DT1

Le 11 janvier 1922, Leonard Thompson a fait un acte de foi. Et lorsque cette première injection n’a pas donné de résultats, il ne s’est pas découragé d’essayer à nouveau. Grâce à la bravoure d’un adolescent, l’insuline a contribué à sauver la vie de millions de personnes. Et chaque année, dans le monde entier, des personnes atteintes de DT1 célèbrent leur « anniversaire de l’insuline » en attendant la percée qui nous permettra d’aller au-delà de l’insuline et de trouver une guérison.

Chaque personne qui participe à un essai clinique sur le DT1 nous aide à nous rapprocher de la commercialisation des thérapies. Nous reconnaissons également leur courage et leur sommes très reconnaissants de leur aide pour accélérer la recherche qui permettra un jour de parvenir à un monde sans diabète.

Nouvelle étude des CDC : Les enfants qui se sont rétablis de la COVID-19 pourraient être exposés à un risque plus élevé de diabète

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FRDJ s’engage à fournir en temps opportun des informations sur les derniers comptes rendus de recherches pertinents pour la communauté du diabète. Au début de janvier 2022, des chercheurs des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) aux États-Unis ont rapporté que les enfants qui se sont rétablis de la COVID-19 pourraient courir un risque plus élevé de recevoir un diagnostic de diabète.

L’analyse des CDC a été publiée dans le numéro du 7 janvier 2022 de l’organisation intitulé Morbidity and Mortality Weekly Report (en anglais seulement).

Le New York Times a publié les résultats le 7 janvier 2022 (l’abonnement peut être requis pour lire l’article au complet).

Selon l’article de The New York Times, « …L’étude des CDC est parmi les premières à examiner les grandes bases de données de réclamations d’assurance aux États-Unis afin d’estimer la prévalence des nouveaux diagnostics de diabète chez les enfants de moins de 18 ans qui ont contracté la COVID-19 ou dont on sait qu’ils ont été infectés par le coronavirus. »

Il est important de noter que l’étude, laquelle n’établit pas de distinction entre le diabète de type 1 (DT1) et le diabète de type 2 (DT2) ou toute autre forme de diabète, ne souligne qu’un lien qui découle des données examinées.

L’étude n’établit pas de quelle manière la COVID-19 peut entraîner (ni ne fournit de preuve qu’elle est en cause) une augmentation du risque pour les enfants de développer le diabète.

« En tant qu’organisation de recherche, FRDJ continuera à analyser ces faits et d’autres données liées à la COVID-19 et à tenir notre communauté au courant », dit Sanjoy Dutta, Ph. D., vice-président de la recherche, FRDJ International. « D’autres données dans le monde ne démontrent pas de lien entre la COVID-19 et l’apparition du diabète. Nous discutons avec des experts cliniciens afin d’évaluer les faits de manière plus approfondie. En attendant, nous exhortons les gens à surveiller de près les signes de DT1 et à prendre des mesures dont celle de la vaccination pour se protéger et protéger leurs proches. »

De quelle manière l’étude a-t-elle été menée?

L’étude des CDC se fonde sur un résumé de conclusions provenant de deux bases de données de réclamations médicales aux États-Unis, IQVIA et HealthVerity.

Les données examinées de ces deux bases de données concernaient environ 500 000 enfants de moins de 18 ans qui ont reçu un test positif de la COVID-19 entre le 1er mars 2020 et le 28 juin 2021.

L’incidence du diabète chez les personnes ayant contracté la COVID-19 est 166 pour cent plus élevée dans la cohorte IQVIA et 31 pour cent plus élevée dans la cohorte HealthVerity (les deux ont été comparées aux personnes qui ont reçu un test négatif de la COVID-19).

Il n’y avait pas de différence significative dans l’incidence du diabète entre les sous-groupes d’âge ou les sexes.

De plus, il n’y a aucune information dans les données examinées sur d’autres problèmes de santé qui pourraient avoir un lien avec le diagnostic de diabète (comme l’indice de masse corporelle, la tension artérielle, etc.). Les données ne tiennent pas compte non plus de la différence entre les origines ou ethnies ni ne comparent les résultats à d’autres cohortes dont l’accès aux soins de santé peut être différent (y compris un accès moins qu’adéquat aux soins de santé).

Une étude similaire n’a pas été menée au Canada avec une cohorte canadienne.

Le meilleur remède demeure la prévention.

Vaccins et DT1

Assurer la vaccination de tous est la meilleure défense contre la maladie grave et l’hospitalisation découlant de la COVID-19.

Toutes les données montrent que les vaccins approuvés contre la COVID-19 sont sécuritaires et efficaces pour les personnes atteintes de DT1. Les vaccins ont été testés chez des personnes atteintes de diabète (9,4 % avec Moderna, 8,4 % avec Pfizer-BioNTech et 0,5 % chez des participants à l’essai clinique de J&J qui sont atteints de diabète) et aucun effet indésirable n’a été signalé dans ces groupes.

FRDJ ne possède pas d’information à l’heure actuelle sur le nombre de personnes atteintes de DT1 qui ont participé à ces essais cliniques, ni sur tout effet indésirable lié au DT1 ayant été rapporté dans la littérature scientifique jusqu’à présent, et il n’y a pas de preuve maintenant qui indique que ces vaccins ne sont pas sécuritaires pour les personnes atteintes de DT1.

Au début de l’hiver 2021, FRDJ Canada a milité avec succès pour qu’une priorité soit accordée aux personnes atteintes de DT1 pour recevoir les vaccins contre la COVID-19 et ce, basé sur les données qui montrent que les adultes qui contractent la COVID-19 et qui sont atteints de diabète courent trois à quatre fois plus de risques de maladie grave et d’hospitalisation que les personnes qui ne sont pas atteintes de la maladie.

Depuis la fin de 2021, le vaccin de Pfizer-BioNTech a été approuvé pour les enfants de 5 à 11 ans.  

Aucun vaccin n’a été approuvé encore pour les enfants de 6 mois à 4 ans, mais Pfizer mène des essais cliniques auprès d’enfants dans ce groupe d’âge.

Que faire si vous contractez la COVID-19 et que vous êtes atteint de DT1

Une personne atteinte de DT1 qui contracte la COVID-19 peut courir un risque plus élevé d’hyperglycémie (taux de sucre élevé dans le sang) et d’acidocétose diabétique.

Les symptômes d’acidocétose diabétique peuvent s’apparenter à ceux de la grippe, comme c’est le cas pour la COVID-19. Il est essentiel de vérifier les taux de glycémie continuellement et de consulter un professionnel de la santé en cas d’apparition de symptômes d’acidocétose diabétique.

Pour en savoir plus sur la gestion du DT1 avec la COVID-19 : www.frdj.ca/point-sur-la-covid-19-et-le-diabete-de-type-1-dt1/

Connaître les signes de DT1

Selon l’article du The New York Times sur l’analyse des données des CDC, « Plusieurs des enfants de l’étude n’ont reçu le diagnostic (de diabète) qu’après avoir subi un épisode d’acidocétose diabétique, une complication qui peut mettre la vie en danger et qui survient lorsque l’organisme ne possède pas assez d’insuline pour permettre aux cellules de transformer le sucre dans le sang en énergie ».

Les membres de la communauté du DT1 savent combien l’acidocétose diabétique peut être terrifiante et c’est souvent ce qui mène au diagnostic.

Il est important de connaître les signes de DT1 pour éviter un diagnostic d’acidocétose diabétique au diagnostic et de consulter vos fournisseurs de soins de santé primaires si l’un ou l’autre de ces signes se manifestent :

Fréquent besoin d’uriner

Augmentation de la soif

Bouche sèche

Démangeaisons ou peau sèche

Augmentation de l’appétit

Perte de poids non expliquée

Infections à levure

Pour en savoir plus sur les signes et les symptômes du DT1 : www.frdj.ca/les-principes-de-base-du-dt1/signes-et-symptomes

Si vous venez de recevoir un diagnostic de DT1, ou un proche, FRDJ Canada offre des ressources et un soutien pour vous aider à vous adapter à votre nouvelle réalité avec cette maladie. Consultez  https://www.frdj.ca/nouvellement-diagnostique pour plus d’informations ou contactez notre équipe d’engagement communautaire par l’entremise de nos services de soutien à www.frdj.ca/soutien/

FRDJ continuera de suivre les comptes rendus des recherches en lien avec la COVID-19 et le DT1 et fournira plus d’informations à mesure qu’elles sont disponibles.

Le premier essai de vaccin contre le virus Coxsackie B chez l’homme a produit des résultats positifs

Qu’est-ce que le virus Coxsackie B et quel est son rapport avec le diabète ?

FRDJ s’engage à financer les recherches les plus prometteuses pour trouver des traitements curatifs du diabète et mieux comprendre les mécanismes de la maladie. L’un des défis les plus importants pour prévenir ou traiter le diabète de type 1 (DT1) réside dans le fait que nous ne connaissons pas encore ses causes.

Certaines théories avancent qu’une infection virale pourrait être en partie responsable du déclenchement du DT1. Cela signifie qu’un virus banal peut déclencher une réponse auto-immune dans le corps qui entraîne la destruction des cellules bêta responsables de la production d’insuline. Il s’agit d’un morceau du puzzle général du DT1, avec certains biomarqueurs (que l’on peut dépister) rendant une personne plus susceptible d’avoir cette réponse auto-immune à cause d’un virus. Mais si nous pouvons empêcher le virus de se manifester en premier lieu, nous pourrons peut-être réduire le nombre de nouveaux diagnostics.

Le principal virus soupçonné d’être une cause potentielle du DT1 est le coxsackie B – une infection courante qui, dans la plupart des cas, est asymptomatique ou présente des symptômes légers. Dans de rares cas, elle peut entraîner une méningite virale, une infection du cœur ou du cerveau, ainsi que la maladie mains-pieds-bouche.

Un vaccin potentiel

Présentement, il n’existe pas de vaccin contre le coxsackie B. Cela dit, il y a un an, l’entreprise Provention Bio a commencé un essai clinique pour tester un vaccin qu’ils ont mis au point contre l’infection coxsackie. (Pour la version française – Veuillez prendre note que ces liens ne sont disponibles qu’en anglais).

Cet essai constituait la première étude sur l’homme d’un vaccin contre le coxsackie B, connu sous le nom de PRV-101, et les résultats intermédiaires sont positifs. Non seulement le vaccin a été bien toléré par les participants à l’essai (faible incidence d’effets secondaires), mais il a induit des concentrations élevées d’anticorps anti-coxsackie B – ce qui signifie que toute personne exposée au virus aurait les moyens de combattre l’infection avant qu’elle ne se manifeste et d’empêcher le déclenchement de la réponse auto-immune susceptible de provoquer le DT1.

Quel est le rôle de FRDJ dans la mise au point de ce vaccin ?

Depuis la fin des années 1970, FRDJ finance à l’échelle internationale la recherche visant à comprendre les virus qui peuvent mener au développement du DT1. Cette recherche a montré que plusieurs virus répandus peuvent attaquer les cellules des îlots de Langerhans et provoquer des symptômes ressemblant au diabète.

En 1994, FRDJ a financé une bourse postdoctorale pour Heikki Hyöty, M.D., Ph.D., qui travaillait dans le laboratoire de Michael Knip, M.D., Ph.D. Le titre du projet : « The Role of Coxsackie B and Other Enteroviruses in the Pathogenesis of Insulin-Dependent Diabetes Mellitus». Il a ensuite démontré que les entérovirus (dont le coxsackie B fait partie) sont les principaux responsables du développement du DT1.

Depuis cette découverte, FRDJ a financé le Dr Hyöty avec plus de 10 subventions et le Dr Knip avec plus de 20 subventions depuis 1997.

En 2001, Hyöty et Knip ont cofondé Vactech qui a mis au point le vaccin PRV-01 et en ont cédé le brevet à Provention Bio en 2017.

En 2017, Provention Bio a obtenu un financement des Fonds DT1 de FRDJ  pour faire avancer le vaccin contre le coxsackie B vers des essais cliniques, et ces essais ont commencé en décembre 2020.

Que signifie cette étude pour les personnes atteintes de DT1 ?

Les résultats publiés de cette étude étaient préliminaires ; les résultats définitifs arriveront en 2022. Si les résultats finaux restent prometteurs, la prochaine étape consistera à mettre le vaccin à la disposition de la population, idéalement pour réduire l’incidence des diagnostics de DT1 chez les enfants.

Il s’agit d’une très bonne nouvelle qui pourrait se révéler un outil incroyablement utile pour prévenir l’apparition du DT1 à l’aide d’un simple vaccin.