Cadre sur le diabète au Canada

Une stratégie nationale pour améliorer l’accès à la prévention et au traitement du diabète afin d’assurer de meilleurs résultats pour la santé des Canadiens.

Soutenir les efforts de lutte contre le diabète dans tout le Canada

Le 5 octobre 2022, le gouvernement du Canada a déposé le Cadre sur le diabète au Canada. Celui-ci vise à soutenir la prévention et le traitement de tous les types de diabète, et à fournir une orientation politique commune pour lutter contre le diabète au Canada.

Ce Cadre permettra de cerner les lacunes des approches actuelles, d’éviter la duplication des efforts et de donner au gouvernement fédéral la possibilité de suivre les progrès accomplis et d’en tenir compte. Ce faisant, il établira la base pour des collaborations entre les secteurs afin de réduire l’impact du diabète.

Le Cadre contient six composantes sur lesquelles mettre l’accent afin de garantir de meilleurs résultats en matière de santé pour les Canadiens touchés par le diabète.

Composantes du Cadre :

  • prévention
  • gestion, traitement et soins
  • recherche
  • surveillance et collecte de données
  • apprentissage et échange de connaissances
  • accès aux dispositifs de traitement du diabète, aux médicaments et au soutien financier

En guidant les efforts pour aborder les composantes du Cadre, des principes transversaux ont été identifiés comme clés du succès.

Principes transversaux :

  • aborder l’équité en matière de santé
  • appliquer une approche axée sur la personne
  • différencier les types de diabète
  • soutenir l’innovation

promouvoir le leadership, la collaboration et l’échange d’information

Contexte

Depuis quelques années, un élan s’est créé au Canada en faveur de la prévention et de la gestion du diabète de type 2 pour tous les types de diabète. Après avoir entendu les témoignages d’organisations, dont celui de FRDJ Canada, le Comité permanent de la santé a déposé la Stratégie canadienne du diabète en avril 2019, puis à nouveau en avril 2021.

Le 27 février 2020, la députée Sonia Sidhu a présenté le projet de loi C-237, qui exigeait que le ministre de la Santé élabore un cadre conçu pour favoriser un meilleur accès à la prévention et au traitement du diabète afin d’assurer de meilleurs résultats pour la santé des Canadiens. Adoptée à l’unanimité en juin 2021, la Loi établissant un cadre national sur le diabète a permis la création de celui-ci.

Par l’entremise du budget 2021, 100 ans après la découverte de l’insuline, le gouvernement a annoncé des investissements pour lutter contre le diabète. Dans le cadre de ce financement, par l’entremise des Instituts de recherche en santé du Canada, le gouvernement fédéral s’est engagé de nouveau dans le partenariat de FRDJ Canada et des IRSC pour vaincre le diabète (établi en 2017), en investissant jusqu’à 15 millions de dollars jumelés par FRDJ Canada et ses donateurs pour la recherche sur le DT1. En particulier, 25 millions de dollars ont été investis dans la recherche, la surveillance et la prévention, ainsi que dans l’élaboration du Cadre.

Ce dernier a été élaboré en consultation avec les gouvernements provinciaux et territoriaux, les communautés autochtones, les personnes vivant avec le diabète, les universitaires, les chercheurs et d’autres intervenants.

Le diabète de type 1 au Canada

Le diabète représente l’une des plus importantes crises sanitaires de notre époque. En l’absence de soutien ou d’action spécifique pour lutter contre l’épidémie du diabète, cela signifie que, toutes les 24 heures :

  • Plus de 20 Canadiens meurent de complications liées au diabète
  • 480 Canadiens de plus sont diagnostiqués avec cette maladie dévastatrice
  • 14 Canadiens ont subi l’amputation d’un membre inférieur
  • Et notre système de santé dépense 75 millions de dollars pour traiter le diabète

Non seulement la prévalence du diabète au Canada monte en flèche, mais elle est déjà parmi les pires des pays de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), selon la Fédération internationale du diabète. Aujourd’hui, au Canada, une personne sur trois vit avec le prédiabète ou le diabète, soit 11 millions de Canadiens. Depuis l’an 2000, le nombre de Canadiens atteints de diabète a doublé. Au Canada, un jeune de 20 ans a désormais 50 % de chances de développer la maladie, et ce pourcentage atteint 80 % dans certaines populations autochtones. Le taux mondial de diabète de type 1 (DT1) augmente de 3 % chaque année – le taux canadien étant de 5 % – et nous ne savons pas pourquoi. Au-delà de l’impact incommensurable sur la vie humaine, si la prévalence augmente de 40 % au cours de la prochaine décennie comme prévu, les coûts directs associés au traitement du diabète au Canada dépasseront 39 milliards de dollars d’ici 2028.

Pour le DT1, la prévention signifie un investissement accru dans la recherche sur l’auto-immunité afin de comprendre et de prévenir la réaction qui déclenche la destruction par l’organisme de ses cellules productrices d’insuline.

Le retard de diagnostic du DT1 est un facteur important de l’incidence de l’acidocétose diabétique (ACD), potentiellement mortelle mais évitable, tant chez les enfants que chez les adultes. On estime que 5 à 10 000 Canadiens sont hospitalisés chaque année en raison d’une ACD. Un nombre alarmant d’entre eux sont des nourrissons et des jeunes enfants. Près de quatre enfants sur dix âgés de moins de trois ans présentent une ACD au moment du premier diagnostic. Parmi eux, 38 % avaient consulté un médecin au cours de la semaine précédente. Des interventions sont nécessaires pour aider les prestataires de soins de santé à diagnostiquer le DT1 plus tôt, notamment en augmentant le recours aux tests de glycémie par piqûre au doigt dans les établissements cliniques et en faisant passer des tests aux membres de la famille des personnes atteintes du DT1.

Les interventions appropriées pour le DT1 visant à réduire les complications comprennent celles qui encouragent l’adhésion aux directives de traitement recommandées (contrôles des yeux et des pieds, par exemple) ainsi que celles qui augmentent l’accès aux technologies bénéfiques pour le diabète telles que les pompes à insuline, les systèmes de surveillance instantanée de la glycémie, les systèmes de surveillance de la glycémie en continu et les systèmes hybrides en boucle fermée.

Pour améliorer les résultats en matière de diabète de type 1, il faut aller au-delà du taux d’HbA1C et examiner d’autres paramètres, tels que le temps passé dans la cible et la réduction de l’incidence de l’hypoglycémie et de l’hyperglycémie.

Recommandations de FRDJ

Pour faire progresser les objectifs du Cadre, FRDJ a présenté officiellement ses recommandations pour le prochain budget fédéral dans le cadre du processus d’engagement du gouvernement.

Recommandation n° 1

Le gouvernement du Canada devrait investir 30 millions de dollars sur cinq ans avec FRDJ Canada (avec un minimum de 5 millions de dollars de contrepartie sous forme d’aide financière ou de contributions en biens et en services provenant d’autres organismes de financement des essais cliniques) pour soutenir un réseau d’essais cliniques sur le diabète de type 1 (DT1) et mener jusqu’à sept essais cliniques à fort impact, assurer l’infrastructure nécessaire afin d’accélérer la planification et le lancement de nouveaux essais cliniques et les sites d’essais cliniques, en plus de fournir une formation à plusieurs nouveaux chercheurs cliniciens. Cet investissement soutiendra également l’expansion d’un catalyseur clé du réseau d’essais cliniques sur le DT1, une plateforme conçue en collaboration avec les personnes atteintes de diabète pour engager la communauté du DT1 dans la recherche, accélérer le recrutement de participants aux essais cliniques et enfin, recueillir et faire l’état des données nationales sur le DT1.

L’un des éléments clés du Cadre national sur le diabète est de continuer à investir et à faire progresser les activités de recherche qui incluent les personnes atteintes de diabète. Les chercheurs canadiens spécialisés dans le DT1 ont un palmarès exceptionnel en matière de direction et de participation à des études et essais cliniques à fort impact et sont à la pointe de la recherche internationale.

Cependant, le nombre limité de cliniciens-chercheurs dans ce domaine, le manque de financement à long terme et la fragmentation des ressources continuent d’entraver la planification et la réalisation efficaces d’essais multicentriques et l’application des résultats de la recherche en clinique.

La stratégie de recherche mondiale de FRDJ vise à favoriser le développement et la commercialisation de thérapies pour guérir le DT1 ou le prévenir chez les personnes à risque élevé de la maladie. Afin de tirer parti des forces du Canada, de renforcer la capacité de recherche canadienne et d’accélérer la mise au point de nouvelles thérapies, nous avons l’intention de révolutionner un réseau canadien d’essais du DT1 qui favorisera la recherche ayant un impact mondial, et de fournir un financement pour soutenir ce réseau pendant une période pouvant aller jusqu’à cinq ans.

En outre, ce financement soutiendra jusqu’à sept essais transformationnels sur le DT1, sélectionnés en fonction de leur potentiel d’amélioration des soins et d’avancement des thérapies de guérison, dans le cadre d’opportunités de financement compétitives rigoureusement examinées.

Recommandation n° 2

Le gouvernement du Canada devrait investir 5 millions de dollars sur trois ans dans la recherche sur la mise en œuvre d’interventions visant à résoudre les problèmes de santé mentale chez les personnes atteintes du DT1.

Le Cadre indique que la prévention, la gestion, le traitement et les soins du diabète sont plus efficaces lorsqu’ils sont abordés de manière globale, en tenant compte du bien-être physique, social, émotionnel, mental, spirituel et culturel des personnes atteintes. Cette approche centrée sur la personne fait partie intégrante de la mise en œuvre du Cadre.

Bien que les troubles de la santé mentale soient associés à une détérioration de l’état de santé et même à un décès précoce chez les personnes atteintes du DT1, ils font généralement l’objet de moins d’attention que les complications mieux connues du diabète. Alors que nous sortons de la pandémie mondiale de COVID-19 et que la santé mentale est plus fragile que jamais, il n’y a pas de meilleur moment pour s’attaquer à ce problème en augmentant les connaissances sur les interventions qui peuvent prévenir et traiter les troubles de la santé mentale chez les personnes atteintes du DT1. Cependant, il existe actuellement de nombreuses lacunes dans les connaissances, le système de soins de santé et le soutien communautaire qui font que cet aspect essentiel de la gestion du diabète est souvent négligé.

Un nouveau financement de 5 millions de dollars pour la recherche sur la santé mentale et le DT1 permettra de réaliser jusqu’à trois études cliniques à grande échelle visant à tester des approches pour prévenir ou traiter les troubles mentaux chez les personnes vulnérables atteintes du DT1.

Les prochaines étapes

En tant que document d’orientation politique, tous les secteurs et niveaux de gouvernement sont invités à utiliser le Cadre pour lutter contre le diabète dans le cadre de leurs mandats respectifs.

Pour l’avenir, le gouvernement du Canada prévoit s’engager davantage auprès des intervenants afin d’encourager la collaboration et les partenariats multisectoriels, et s’appuyer sur les composantes du Cadre.

En 2027, à l’occasion du cinquième anniversaire du Cadre, un rapport d’étape sera présenté par le ministre de la Santé afin d’identifier non seulement les efforts entrepris par le gouvernement fédéral pour lutter contre le diabète, mais aussi les efforts de collaboration entre les différents paliers de gouvernement et les parties prenantes du domaine du diabète, ainsi que l’état actuel de la prévention et du traitement du diabète au Canada.

Pour plus d’information et pour lire le Cadre dans son intégralité, veuillez consulter le site Web du gouvernement du Canada à l’adresse suivante : canada.ca/fr/sante-publique/services/publications/maladies-et-affections/cadre-diabete-canada