CanScreenT1D : Annonce d’un consortium de recherche sur le dépistage au Canada

FRDJ Canada, en collaboration avec les IRSC, est ravie d’annoncer les lauréats du Consortium de recherche IRSC-FRDJ sur le dépistage du diabète de type 1. Cette subvention de 12 millions de dollars permettra de mettre en place un réseau de recherche unique coordonné au niveau national afin d’explorer les principales questions de recherche concernant la faisabilité et l’acceptabilité du dépistage du DT1 au stade précoce au sein de la population générale au Canada. Le consortium s’appuiera sur l’expérience d’autres pays ayant mis en place des programmes de dépistage du DT1, notamment les États-Unis, le Royaume-Uni, Israël, l’Australie et plusieurs pays européens.   

La plupart des études de dépistage du DT1 se sont concentrées uniquement sur les membres de la famille, qui présentent un risque plus élevé de DT1 que la population générale. Cependant, comme 90 % des personnes avec un diagnostic de DT1 n’ont pas d’antécédents familiaux, le dépistage familial ne permet pas d’identifier la plupart des personnes qui développent le DT1. Cette nouvelle opportunité de financement vise à combler cette lacune et contribuera à définir des approches pour l’identification des Canadiens atteints de DT1 au stade précoce qui pourraient bénéficier d’une éducation, d’un suivi et, à l’avenir, de thérapies qui pourraient retarder ou même prévenir la nécessité de l’insulinothérapie.  De plus, elle aidera à faire avancer la recherche sur les thérapies modificatrices de la maladie potentielles qui pourraient être appliquées lorsqu’une personne est identifiée comme présentant un risque élevé et qui pourraient retarder ou prévenir la nécessité de l’insulinothérapie. 

FRDJ a le plaisir d’annoncer que la Dre Diane Wherrett (Toronto, Ontario) dirigera CanScreenT1D, c’est-à-dire l’équipe du Consortium de recherche sur le dépistage du DT1 à l’échelle du Canada.  

La Dre Wherrett est médecin membre du personnel de la division d’endocrinologie du département de pédiatrie à The Hospital for Sick Children (SickKids) et professeure à l’université de Toronto. Elle est directrice du Centre canadien de T1D TrialNet (un réseau de recherche international qui effectue le dépistage chez les membres de la famille de personnes atteintes de DT1 et qui mène des essais cliniques sur des thérapies de prévention). Le nouveau consortium canadien est composé de plus de 30 membres, dont des chercheurs universitaires et cliniciens, des endocrinologues, des personnes ayant une expérience vécue du DT1 et des utilisateurs de connaissances, notamment une infirmière spécialisée dans le diabète, un conseiller en génétique et un représentant du ministère de la Santé. L’acceptabilité du dépistage du DT1 dans les communautés autochtones sera étudiée, sous la direction de Sasha Delorme du Cercle des patients autochtones d’Action contre le diabète Canada et de personnes autochtones ayant une expérience vécue du diabète.  

Les chefs d’équipe de CanScreenT1D sont : 

  • Dr Pranesh Chakraborty, Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario (CHEO) 
  • Dre Robin Hayeems, SickKids 
  • Dre Monika Kastner, Université de Toronto 
  • Dre Audrey L’Espérance, École nationale d’administration publique 
  • Dre Despoina Manousaki, Hôpital Sainte Justine 
  • Dr Ashish Marwaha, Institut de recherche de l’hôpital pour enfants de l’Alberta 
  • Dr Jon McGavock, Institut de recherche de l’hôpital pour enfants du Manitoba 
  • Dr Peter Senior, Université de l’Alberta 
  • Dr Albert Tsui, Université de l’Alberta 
  • Dr Bruce Verchere, Institut de recherche de l’hôpital pour enfants de la Colombie-Britannique 
  • Dre Holly Witteman, Université Laval
  • Conrad Pow, Hôpital général de North York, d’Action contre le diabète Canada
  • Sasha Delorme, d’Action contre le diabète Canada

CanScreenT1D étudiera différentes approches de dépistage, ainsi que l’efficacité de l’éducation et du suivi des personnes atteintes de DT1 au stade précoce. CanScreenT1D explorera la manière dont le dépistage du DT1 au stade précoce dans la population générale pourrait être effectué dans les systèmes de soins de santé canadiens, et mènera des études pilotes sur les approches afin d’éclairer la mise en œuvre future dans l’ensemble du Canada.  

FRDJ travaillera en étroite collaboration avec le Consortium de recherche sur le dépistage pour s’assurer que toutes les possibilités de participation du public à la consultation sur la recherche ou à l’engagement des patients sont distribuées à notre communauté.  Le programme pilote de dépistage devrait débuter à l’automne 2024.  

L’importance du dépistage

Le dépistage dans la population générale permet d’identifier les personnes atteintes de DT1 à un stade précoce et pré-symptomatique. Le Canada affiche l’un des taux de croissance les plus rapides au monde en matière de diagnostic du DT1, et nous ne savons pas pourquoi. 

« Grâce à notre équipe de chercheurs et de patients partenaires à travers le Canada, nous sommes en train de créer un programme pilote de dépistage pour aider à identifier les enfants à risque de diabète de type 1, en accord avec les valeurs et les préférences des Canadiennes et des Canadiens. Grâce à un diagnostic plus précoce et aux liens avec les initiatives de recherche en cours, nous pouvons espérer prévenir les complications graves au moment du diagnostic et améliorer l’accès aux traitements susceptibles de retarder ou de prévenir le diabète de type 1. »   – Dre Wherrett 

Les recherches financées par FRDJ ont précédemment découvert que la présence de deux marqueurs spécifiques et plus, indicatifs d’une réponse auto-immune au pancréas – des auto-anticorps – signale une probabilité de presque 100 % qu’une personne développe le DT1 au cours de sa vie. Le dépistage est également l’occasion d’instruire les personnes ayant la maladie au stade précoce sur les signes et les symptômes de DT1 et de fournir un suivi afin de prévenir l’acidocétose diabétique, une complication grave, au moment du diagnostic. Avec l’approbation par la FDA du Tzield, la première thérapie modificatrice de la maladie, pour les personnes atteintes de la maladie à un stade précoce, le dépistage offre la possibilité de retarder le diagnostic du DT1 et de faire avancer la recherche sur d’autres thérapies modificatrices de la maladie.   

Le savoir médical dominant était que le DT1 se développe rapidement avec l’apparition soudaine de symptômes dont la soif, la faim, un besoin plus fréquent d’uriner, une perte de poids et la fatigue. Grâce aux progrès du dépistage et à une meilleure compréhension du système immunitaire humain, nous savons aujourd’hui que le DT1 n’apparaît pas soudainement, mais que le processus de la maladie commence généralement bien avant que l’insuline ne soit nécessaire.  

Lorsque le système immunitaire commence à attaquer les cellules productrices d’insuline dans le pancréas, nous pouvons détecter des marqueurs dans le sang (auto-anticorps), lesquels indiquent qu’une personne présente un risque plus élevé de développer la maladie. Cela s’explique par le fait que la maladie est asymptomatique ou silencieuse avant.  

Le DT1 se manifeste en trois stades :  

Le DT1 se manifeste en trois stades

Puisque la plupart des gens n’ont pas d’antécédents familiaux de DT1, les symptômes et le diagnostic semblent souvent venir de nulle part. Dans 25 % à 45 % des diagnostics chez les enfants au Canada, ce diagnostic inattendu est accompagné d’une acidocétose diabétique, une grave complication potentiellement mortelle si elle n’est pas traitée promptement. Une partie importante du programme de dépistage consistera à assurer le suivi des personnes dont le dépistage des auto-anticorps du DT1 est positif, afin de réduire le risque d’acidocétose diabétique potentiellement mortelle au moment du diagnostic et de complications graves et d’accélérer l’évaluation des thérapies modificatrices de la maladie susceptibles de retarder ou de prévenir la maladie.  

Un objectif prédominant de la stratégie de recherche de FRDJ à l’échelle mondiale est de soutenir les travaux qui permettent l’introduction d’un dépistage dans la population générale. Un tel dépistage permettrait d’assurer la détection précoce des personnes qui présentent un risque élevé de la maladie, de réduire l’acidocétose diabétique au moment du diagnostic et d’accélérer l’évaluation de thérapies modificatrices de la maladie qui pourraient retarder ou prévenir la maladie.  

FRDJ mène de nombreuses recherches sur l’efficacité des thérapies modificatrices de la maladie potentielles pour le DT1. Mais nombre de ces thérapies seront plus efficaces aux stades 1 et 2 du DT1, qui ne peuvent être identifiés que par le biais d’un programme de dépistage. Stopper le DT1 avant qu’il n’apparaisse est l’objectif ultime, et un programme de dépistage universel sera essentiel pour prévenir les nouveaux diagnostics de cette maladie dans le futur. 

Options de dépistage actuelles au Canada 

À l’heure actuelle, seuls les membres de familles dont des personnes sont atteintes de DT1 peuvent passer un test de dépistage du risque de DT1 par l’entremise de TrialNet. TrialNet est un réseau international d’experts en recherche sur le DT1 et soins cliniques comprenant des centres aux États-Unis et à l’international. 

Nous vous encourageons fortement à consulter votre médecin ou celui de votre enfant pour obtenir son opinion lorsque vous envisagez le dépistage du risque de DT1. La prise en compte de diverses sources de conseils d’experts et de ceux de son propre médecin est la meilleure façon de faire des choix personnels en matière de santé.  

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