Comment le diabète de type 1 est-il diagnostiqué?

Le diagnostic de diabète de type 1 (DT1) peut survenir de manière soudaine et inattendue. Souvent, en particulier chez les enfants, la maladie peut d’abord ressembler à un mauvais rhume ou à une grippe. De plus, de nombreux adultes ne savent pas que le DT1 peut se développer à l’âge adulte, de sorte que ni eux ni leurs fournisseurs de soins de santé n’envisagent immédiatement la possibilité du DT1 lorsqu’ils présentent des symptômes.

Quels sont les signes et les symptômes du diabète de type 1?

Le DT1 est souvent identifié pour la première fois chez les enfants et les adultes lorsqu’ils présentent les symptômes suivants :

  • Mictions fréquentes
  • Soif accrue
  • Bouche sèche
  • Somnolence et léthargie
  • Démangeaisons cutanées
  • Augmentation de l’appétit
  • Odeur fruitée dans l’haleine
  • Vision trouble
  • Perte de poids
  • Respiration difficile
  • Infections à levures

Le DT1 se manifeste souvent par les symptômes ci-dessus, mais il ne peut être correctement identifié qu’au moyen d’une série de tests. Il est important que les fournisseurs de soins de santé connaissent les signes et les symptômes du DT1, car souvent les personnes ne sont diagnostiquées qu’au moment de l’acidocétose diabétique ou ACD. L’acidocétose diabétique est une maladie grave qui met la vie en danger et qui nécessite un traitement immédiat. Les cétones et le glucose peuvent atteindre des niveaux très élevés dans le sang, entraînant une perte de liquide et potentiellement une défaillance des organes.

L’importance du dépistage

Le dépistage dans la population générale permet d’identifier les personnes atteintes de DT1 à un stade précoce et pré-symptomatique. Le Canada affiche l’un des taux de croissance les plus rapides au monde en matière de diagnostic du DT1, et nous ne savons pas pourquoi.

En 2023, FRDJ Canada, en collaboration avec les IRSC, a annoncé les lauréats du Consortium de recherche IRSC-FRDJ sur le dépistage du diabète de type 1. Cette subvention de 12 millions de dollars permettra de mettre en place un réseau de recherche unique coordonné au niveau national afin d’explorer les principales questions de recherche concernant la faisabilité et l’acceptabilité du dépistage du DT1 au stade précoce au sein de la population générale au Canada. Le consortium s’appuiera sur l’expérience d’autres pays ayant mis en place des programmes de dépistage du DT1, notamment les États-Unis, le Royaume-Uni, Israël, l’Australie et plusieurs pays européens.

Pour en savoir plus : https://www.frdj.ca/canscreenDT1-annonce-dun-consortium-de-recherche-sur-le-depistage-au-canada/

Comment le diabète de type 1 (DT1) est-il diagnostiqué?

Test de glycémie à jeun
Les médecins recommandent souvent un test de glycémie à jeun lorsqu’ils soupçonnent le DT1 chez un patient. Il s’agit d’un petit échantillon de sang, généralement prélevé le matin après une nuit de jeûne. Le jeûne permet aux médecins de voir clairement comment le corps gère le taux de glycémie dans le sang sans l’impact de la prise de nourriture.

Test de tolérance au glucose par voie orale
Le test de glucose par voie orale va encore plus loin que le test à jeun. Après un jeûne et une première prise de sang, les personnes boivent une boisson très sucrée, puis leur glycémie est mesurée pendant environ deux heures. Elle montre les taux de glycémie de référence en l’absence d’aliments, de boissons ou d’activités extérieures et mesure ensuite la réaction de l’organisme à l’ingestion de glucides (sucre).

Test aléatoire de glycémie
L’option la plus rapide pour dépister le DT1 est un test de glycémie aléatoire. Ce test mesure simplement la glycémie actuelle d’un patient, indépendamment de ce qu’il a mangé récemment et du moment où il l’a fait. Dans certains cas, il s’agit du premier test, puis les médecins passent aux tests susmentionnés en fonction des besoins.

Test d’hémoglobine glyquée (HbA1c)
Le test le plus complet est le test d’hémoglobine A1c. Ce test sanguin indique la glycémie moyenne de l’individu au cours des deux ou trois derniers mois.

Tests moins courants pour le DT1
Certains médecins peuvent avoir recours aux tests suivants pour détecter les marqueurs du DT1 et mettre en place un plan de traitement optimal.

Peptide C
Ce test mesure la quantité de peptide C dans le sang d’une personne. Les taux de peptides reflètent généralement les taux d’insuline dans l’organisme. De faibles taux de peptide C et d’insuline peuvent indiquer un DT1.

Auto-anticorps de l’insuline (AAI)
Ce test recherche les anticorps ciblant l’insuline.

Auto-anticorps associés à l’insulinome 2 (IA-2A)
Ce test recherche des anticorps montés contre une enzyme spécifique des cellules bêta. Les tests IA-2A et GADA sont des tests courants de détection des anticorps du DT1.

Transporteur de zinc 8 (ZnT8Ab)
Ce test examine les anticorps ciblant une enzyme spécifique aux cellules bêta.

Autoanticorps cytoplasmiques des cellules des îlots de Langerhans (ICA)
Les cellules des îlots de Langerhans sont des groupes de cellules du pancréas qui produisent des hormones, dont l’insuline. Ce test permet d’identifier un type d’anticorps contre les cellules des îlots de Langerhans présent chez près de 80 % des personnes atteintes de DT1.

Auto-anticorps anti-acide glutamique décarboxylase (GADA ou Anti-GAD)
Ce test recherche des anticorps formés contre une enzyme spécifique dans les cellules bêta du pancréas productrices d’insuline.

La phase de lune de miel du diabète de type 1
L’apparition du diabète symptomatique n’est pas toujours simultanée. Au cours de ce que l’on appelle la « phase de lune de miel », les personnes atteintes de DT1 peuvent connaître une période pendant laquelle elles sont asymptomatiques. La phase de lune de miel dure généralement de quelques mois à un an après le diagnostic car, avec l’aide d’un peu d’insuline injectée, les cellules bêta existantes du patient continuent à fonctionner normalement et à produire suffisamment d’insuline pour contrôler la glycémie.

Finalement, la majorité des cellules bêta productrices d’insuline du pancréas cessent de fonctionner et les symptômes du diabète réapparaissent. À ce stade, l’insuline exogène (externe) sera nécessaire quotidiennement, soit par des injections pluriquotidiennes, soit par un stylo ou une pompe à insuline.

 

La phase de lune de miel et le traitement

Quelle que soit la qualité des tests d’A1C ou de glycémie pendant la phase de lune de miel, la maladie est toujours présente et tue les cellules bêta du pancréas responsables de la production d’insuline. Au cours de cette phase, les fournisseurs de soins de santé travailleront avec la personne ou sa famille pour l’aider à maintenir sa glycémie à l’aide de traitements à l’insuline à faible dose. Les cellules saines restantes finissent par mourir et les doses d’insuline doivent être augmentées.

Le DT1 est assez prévisible en ce qui concerne le fonctionnement du système endocrinien pendant la phase de lune de miel, mais chaque cas varie légèrement. Une attention particulière à la réactivité de l’organisme à l’insulinothérapie, associée à des mesures régulières de la glycémie, est primordiale pour une prise en charge réussie.

Ralentir la progression auto-immune du diabète de type 1

FRDJ finance actuellement des recherches, dont certaines en sont au stade des essais cliniques, sur les pharmacothérapies qui peuvent ralentir ou éventuellement arrêter le processus auto-immun pendant la lune de miel du DT1. L’une de ces thérapies, le Tzield, a été approuvée aux États-Unis.

Dans un essai clinique financé par FRDJ, le baricitinib – une immunothérapie à petite molécule qui bloque la Janus Kinase, essentielle aux voies de signalisation des cellules immunitaires et des cellules bêta dans le DT1 – a préservé la fonction des cellules bêta dans la maladie.

De plus, l’ustekinumab, dans un autre essai financé par FRDJ et en cours de recrutement au Canada, aide FRDJ à aborder l’auto-immunité à l’origine de la DT1.

À terme, on espère que le dépistage du DT1 sera une voie vers la guérison, en détectant la maladie et en la traitant avant qu’elle ne se déclare.